vendredi 16 juin 2023

Communiqué : ABOLITION DES FRONTIÈRES CRIMINELLES

Le naufrage, au large de la Grèce, dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, d’une embarcation partie de Libye transportant pas moins de 750 migrant.e.s dont une centaine d’enfants (sans gilet de sauvetage et souvent enfermés pour empêcher toute rébellion), et alors que l’on compte une centaine de rescapé.e.es seulement, relance le débat. Mais sur quoi ? Le gouvernement français ouvre le bal des interrogations sur la "politique migratoire européenne" pour mieux donner sa réponse : Darmanin lance les accusations habituelles contre les "passeurs qui sont des criminels", envisage les solutions habituelles que sont "les voies d’accès légales d’immigration", à savoir celles dictées par les intérêts du capital, qui sont un échec retentissant comme cette tragédie le démontre. Darmanin a la dénonciation facile : "C’est forcément un échec collectif lorsque des personnes perdent la vie dans des conditions ignobles". En fait c’est juste l’échec d’un système mortifère, le capitalisme. En réalité les criminels ne sont autres que les États, leur mobile toujours le capitalisme, et Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, est à leur service. Réclamer, comme beaucoup, une politique de sauvetage en mer, portée par les États, c’est appeler naïvement le pompier incendiaire à la rescousse, si on ne parle pas plutôt de sauvetage avec des fonds et organismes publics. Frontex a survolé le bateau mais n’a pas jugé bon d’intervenir, elle n’est pas intervenue davantage contre le refoulement des migrant.e.s vers la Turquie par les garde-côtes côté grec. Et c’est bien le sens de ce qui va être mis en place par les États européens avec la volonté de traiter les demandes d’asile aux frontières de l’Europe. A savoir pour Frontex, blinder un peu plus l’entrée à l’espace européen, avec encore plus de tragédies à venir. L’obligation de rester mourir de faim ou subir des violences dans l’État dont on a la nationalité, s’appelle chez nos gouvernants "le droit de rester dans son pays". Nous, anarchistes, rappelons notre solution : l’abolition des frontières, criminelles, dressées par les États au service du capital pour interdire la libre circulation des personnes. L’échec des gouvernants en Europe et ailleurs est à la mesure du désespoir de ces êtres humains fuyant la misère, la répression et la dictature, au prix de leur vie. Secrétariat aux relations internationales • 2023